J’ai testé pour vous….
Une journée de tournage à Cannes
De notre envoyée spéciale Julie
Départ pour Cannes à l’aube,
l’excitation est à son comble pour
quatre figurantes du nouveau long
métrage de Philippe Dajoux. On
ne peut oublier son premier succès
« les collègues » qui résonne dans le
cœur des Marseillais : l’histoire d’un
club de foot de quartier ou l’amitié
évincera la tricherie et ou l’amour
viendra à bout du pastis…
Toujours est t-il que nous sommes
quatre filles ayant réussi à nous
lever à 5h du matin. Arrivée à Cannes
à 8h, à la recherche du nouvel hôtel
de la famille Partouche, le
3.14, inauguré au mois de mai,
véritable voyage à travers les cinq
continents à deux pas de la croisette
entre le Noga Hilton et le Carlton.
L’équipe du tournage se met en place,
la styliste nous scrute des pieds à la
tête, car il nous faut une tenue chic,
pour la séquence qui nous concernent.
Nous apparaîtrons à la première scène
du film ainsi qu’à la dernière ; il
s’agit d’inaugurations de galeries
d’arts (chouette on va boire du
champagne !) les tenues lui
conviennent après quelques
arrangements (de toutes les façons, on
avait anticipé le coup en traînant
chacune une valise ! De quoi tenir une
semaine à Cannes !)
Tous les figurants se retrouvent dans
un salon près du bar et doivent
parapher une fiche permettant aux
producteurs d’utiliser leur image sous
quelque forme que ce soit. Nous sommes
ravies et visualisons déjà l’affiche
du film avec nos silhouettes en
arrière-plan ! Le film s’intitule
« une belle histoire », Philippe
le réalisateur est entouré de ses
fidèles amis et acteurs : dans la
famille Cantona on prend le
fils aîné : Eric. A ses côtés
on retrouve Sacha Bourdo,
Rachida BrakhNi, Julie
Delafosse (la femme de Louis
Bertignac) et Kad. Nous
avons le temps de feuilleter le
scénario : une artiste de rue aveugle
va faire plusieurs rencontres dont
celle d’un personnage atypique, et
l’autre avec une personne du milieu.
Elle retirera des ces différentes
rencontres des richesses tout à fait
diverses comme l’amour et le bonheur
d’être une artiste voyante reconnue.
Le hall de l’hôtel se transforme en
galerie d’art ; le décor est campé,
immenses toiles représentant des codes
barres. Soudain, la panique
s’installe : une de nous quatre est
désignée pour dire une phrase. Quel
ton lui donner, à qui s’adresser,
quels gestes y associer ? Je préfère
être potiche et ne rien dire.
A 11h, début du tournage, au rythme de
« séquence 1 - 1ère »
et « figuration action : de la vie
de la vie et des sourires !!! ».
Trois d’entre nous sont installées sur
un canapé avec une coupe de champagne
(déception et premier face à face avec
un énorme trucage : ce n’est pas du
vrai champagne !) La séance se termine
vers 14h à la 18ème prise,
pour une pose déjeuner bien appréciée.
Les techniciens n’y ont pas droit, ils
doivent mettre en place le prochain
décor. Les figurant seront utilisés
l’après midi à faire des va et viens
dans la galerie, il n’est pas rare de
bloquer le champ de la caméra ou de
parler trop fort et d’avoir à
recommencer la scène… Avec le
sentiment d’être de véritables balles
de ping-pong… Kad fera des
commentaires sur tout, même sur la
robe de mon amie certes un peu
bariolée aux couleurs hippie chic, et
se verra appelée « nappe » toute la
journée !
A 21H, épuisées mais euphoriques, nous
faisons un petit détour sur la
croisette, pour un repérage des
marches du palais, avec l’envie de se
la jouer starlette dans une robe de
couturier au prochain festival. Et
même s’il y a deux mondes, celui des
acteurs et celui de la figuration, il
est plaisant de jouer le jeu à fond et
de se prendre un peu pour une star.
Nombre d’entre elles n’ont-elles pas
commencé ainsi avant de devenir des
sexe symboles à la Johnny Depp. ?
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