Y a t il une vie après le club
Dorothée ?
De
notre correspondant François
Pill
François
Corbier nous prouve que lorsqu'on
a reçu des tartes à la crème sur la
tronche entre deux mangas débiles
pendant des années, on peut retrouver
une crédibilité en montant seul sur
scène avec un répertoire de chansons
à texte.
Qui
ne se souvient pas de Corbier,
l'inoubliable compère de Dorothée,
Jacky et des musclés avec ses
tubes " le nez de Dorothée "
ou " femme à barbe " qui ont
fait l'éducation musicale de toutes
les têtes blondes des années 80 et
90. Mais alors que certains de ses
collègues comme Bernard Minet
surfent sur la vague des adolescents
en réalisant des spectacles minables
dans des discothèques de seconde zone,
l'homme à la barbe rousse a bel et
bien tourné la page. Il est revenu
à sa première fonction à savoir chansonnier.
En effet, avant d'avoir investi la
petite lucarne, il se produisait régulièrement
au caveau de la république avec des
chanson humoristiques, l'un de ses
plus grands succès s'intitulait "
Charlemagne et son neveu Roland "
et faisait référence à De Gaulle
et Debré. Puis, Jacqueline
Joubert (la célèbre speakerine, mère
d'Antoine De Caunes) lui proposa
une rubrique dans l'émission " Récré
A2 ", et de fil en aiguille, il se
retrouva au " Club Dorothée ". Emission
au sein de laquelle, il n'était pas
animateur mais comédien. En effet,
chacun avait des textes écrit par
Jean-Luc Azoulay (le A de AB
productions) et la place laissée à
l'improvisation était minime. Il quitte
le programme en 1996 - soit un an
avant son retrait de l'antenne - suite
à un ras le bol : " je ne voulais
pas qu'on me mette toutes les tares
de TF1 sur le dos, on était que de
simples marionnettes ". Cependant,
il ne regrette pas cette époque où
il " gagnait 50 000 francs par
mois à faire l'andouille ! "
Après
cet épisode, il passa quelques années
à se faire plaisir en dépensent l'argent
gagné sur la première chaîne. Puis
sur le conseil de plusieurs amis,
il décida de retrouver ses premières
amours à savoir sa guitare en écrivant
des textes dans la lignée de ses modèles
Georges Brassens ou Bob
Dylan. Cependant, le chansonnier
n'a jamais connu le train de vie d'une
rockstar puisqu'il est marié avec
la même femme depuis 1966 et n'a abusé
d'aucunes substances illicites. Il
vient de sortir un album " live
" enregistré lors de la fête de
la musique à Mâcon ou le chanteur
comme le public avait un peu trop
abusé des bons produits du Beaujolais
ce qui laisse transparaître une ambiance
" inédite ". Ces deux derniers
disques sont auto produit et lorsqu'on
lui demande pourquoi les grandes majors
ne s'intéressent pas à lui, il rétorque
qu'elle " préfèrent investir des
millions sur des artistes éphémères
". Quant à son avis sur la télé-réalité,
il dit que " ça a toujours existé
avec les radio-crochets mais que lorsqu'on
est obligé de faire une fellation
dans un château, ça devient douteux.
On est soit chanteur, soit hardeur
". Pour la troisième année consécutive,
il se produira dans la petite salle
du " thou bout d'chant " devant
un public composé d'ancien téléspectateurs
devenus grands et d'amateurs de chansons
à texte. Si l'on devait comparer François
Corbier à quelqu'un, son univers est
plus proche de celui de Lynda Lemay
que de Patrick Topaloff. Loin
du star-system, cet artiste attachant
nous prouve qu'il n'y a pas que la
télé dans la vie, à bon entendeur…
A
suivre, Eagle Eye, un
enfant cherry
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