Philippe Guigal : les clefs du labeur et du bonheur
Photo Jean-Luc Mège
Par Françoise Petit
Il aime les moteurs puissants mais prend ses distances avec la vitesse, il
déguste le vin mais se passe de boire, il se dit pro-américain et va à la messe
le dimanche, il est sacrément atypique ce prince moderne qui s’épanouit entre
papa maman !
C’est le “ côte folie ” de ces demoiselles à Vienne. Neuf heures par semaine,
parfois plus, Philippe Guigal fréquente un club local qui forme des
artistes. L’ex vice-champion de France de Danse Sportive en témoigne, lui qui
continue à étonner ses professeurs mais surtout ses cavalières. Y’a pas photo
pour imaginer des cœurs qui battent d’espoir de rencontrer ce partenaire hors
piste. La musique, les jeux de jambes, les chorégraphies se confondent alors
pour créer de véritables petites “ dolce vita ”. Le retour à Ampuis interrompt
l’image au profit d’un film plus réaliste. Le fils unique de Bernadette
et Marcel emboîte alors le pas pour se replonger sans restriction dans
l’activité et l’actualité de la Maison.
Préparé à ce rôle grâce à de solides
études ( bio-chimie à la Doua, MBA Gestion Economie Marketing Vins et
Spiritueux, stages dans 17 pays, diplôme d’œnologie, etc) Philippe Guigal oublie
ses récentes théories en mettant son réveil à 6 heures du mat ! Cette discipline
au travail, initiée par son père, déjà en piste à 5 heures, donne à Philippe les
clefs du labeur. Le nom de Guigal qui encre les pages des plus belles revues de
vins attise plus qu’elle ne paralyse la personnalité du jeune homme. Etre le
fils du cultivateur le plus célèbre de la Vallée du Rhône implique aussi d’être
humble et courageux .
Per-Henrik Mansson éminent journaliste du Wine Spectator en
atteste dans un article consacré au winemaker, businessman, négociant nommé
Marcel Guigal. De racines locales en réputation mondiale, l’empereur de la
Côte-Rôtie est un exemple d’opiniâtreté professionnelle. Dans ce contexte à la
fois élitiste et rural Philippe évolue avec bonheur. 70 à 120 dégustations par
jour ne désarme pas ce fou d’antiquités aux autres passions éclectiques qui vont
du dressage de bergers allemands à la collection de casquettes.
Bien dans ses
baskets de presque trentenaire, Philippe vit depuis peu au château d’Ampuis que
ses parents ont acheté et restauré. Dans le carré qu’il occupe, coin cheminée et
grande cuisine de célibataire, augurent des futures fêtes entre copains. S’ils
pensent (les copains et copines) que les dîners seront accompagnés des meilleurs
millésimes de la cave à papa. Raté ! Philippe ne boit que de l’eau… Dans la
famille l’ivresse du travail rend sobre et philosophe. La mère de Philippe
d’ailleurs ne rêve que de voyages vers des destinations sans vignes ! En
attendant les prochaines vacances en famille, Guigal junior boit la vie dans la
plénitude de sa jeunesse. Une rumeur de fée annonce qu’il rencontrerait
prochainement une star. Reçu cep sur cep !
A suivre,
Alain Chabat, jeux très coquins…
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