Alain Prost :
« Je reste en période de réflexion ! »
Photo © Jean Belvisi
Propos recueillis par Rémi
Attuyt
Quel rapport entre la
formule 1 et le golf (le sport, pas la voiture) ? Aucun apparemment sinon l’un
des plus célèbres pilotes: Alain Prost. Le quadruple champion du monde faisait
étape à Marseille pour taper la balle sur le green du Golf Marseille Borely à
l’occasion du trophée Golf Ecureuil. Et si l’homme est aussi fort sur le bitume
que sur le tapis vert (il a été jusqu'à handicap 6) c’est que la légende a
conservé sa « force tranquille ». Entre swing et Eagle, conversation avec « le
professeur »…
Alain Prost à Marseille
pour jouer au golf, il y a de quoi surprendre. Vous tentez une reconversion ?
Oh non. Même si par le passé j’ai beaucoup joué au golf,
cela fait 10 ans que je ne le pratique plus régulièrement. Je suis ici parce que
la Caisse d’Epargne qui organise ce tournoi est aussi
partenaire du trophée Andros auquel je participe. On fait des opérations de
relations publiques ensemble. Et donc je me joins à eux régulièrement. Quand
c’est dans un cadre comme celui-ci, les relations sont plus amicales.
On reste quand même dans
le sport. Vous êtes toujours accro ?
Aujourd’hui je suis plutôt vélo, mais j’aime le golf comme
beaucoup de sportifs. Il faut être concentré, régulier… c’est surtout une
manière de rencontrer les gens.
La ville vous séduit ?
J’ai pas mal d’amis qui vivent ici, mais je ne connais pas
très bien Marseille, les rares fois où j’y suis venu c’était plutôt pour du
travail, des tournages de pub, mais je suis toujours surpris par cette ambiance,
cette atmosphère très particulière…
…Notre fameux
" climat " ?
Vous parlez de la température ou de politique (rires).
En fait ici, il y a un mélange de tout. C’est une ville qui depuis quelques
années évolue très bien et a réussi à garder sa personnalité. Les gens sont
plutôt gais, vivants, alors naturellement la ville aussi. On a plus peur comme
avant de cette image un peu « voyou ». On s’y sent tranquille mais on n’arrive
jamais à connaître la ville. Elle est belle mais jamais pareille. En fait, faut
être Marseillais pour la connaître.
Comme vous ne l’êtes pas,
où flânez-vous ?
Ca ne va pas chercher loin vous savez. En bord de mer
évidemment ou au stade. Il faut aller voir un match de l’OM parce qu’ici c’est
autre chose, c’est presque incontournable. J’ai également tourné, à une certaine
époque, une publicité pour une grande marque de pneus sur le port autonome.
C’est un lieu extraordinaire là aussi.
Vous avez pris du recul
avec la F1 depuis l’échec de votre écurie (2). On attend toujours le grand
retour d’Alain Prost dans le milieu sportif…
Je suis de nouveau très bien, avec beaucoup de
sollicitations. J’aime bien entreprendre, je fais beaucoup de consulting, de
relation publique, j’ai des contrats avec les grands constructeurs… Mais pour
l’instant je reste en période de réflexion. J’ai de l’expérience dans le sport,
le marketing et les RP, mais je regarde en ce moment des domaines différents, il
y a de véritables challenges à relever mais cela reste mon secret pour
l’instant.
Même si vous avez atteint
les sommets de votre profession, avez-vous le sentiment d’avoir raté des
opportunités ?
Aucune. La vie n’a pas été simple mais j’ai pu bien faire
les choses malgré l’absence de moyens au départ et surtout, avoir pu les
continuer. Il ne faut pas regarder ce que l’on n’a pas fait mais penser à ce que
l’on a réussi. Je n’avais pas prémédité de me lancer dans le sport mécanique ;
Ca a été une opportunité qui m’a permis de vivre ma passion du sport. J’aurais
pu être un autre sportif, j’aurais vécu le même « trip ».
Votre meilleur souvenir ?
Il n’y en a pas, c’est l’ensemble d’une carrière.
Simplement un regard sur un chemin qui est quand même parti d’un petit village à
Saint Chamond. Il n’y a pas de meilleur souvenir, plutôt des constats. Et le
meilleur pour moi, c’est d’être toujours là…
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