Marie Gillain : Tout le plaisir d’être maman
Photo Stéphane Janin
Propos recueillis par
Arnaud Curt
Avec des débuts
prometteurs sur la scène des Célestins et dans « L’appât » du lyonnais Bertrand
Tavernier, l’actrice belge possède une emprunte lyonnaise. Nous avons rencontré
cette jeune maman pour évoquer ses choix, ses envies et ses plaisirs et sommes
définitivement tombé sous le charme de son sourire et de sa petite robe d’été…
Le personnage de Louise est plutôt atypique dans votre filmographie puisque pour
la première fois vous incarnez une fille égoïste, comment abordez-vous ce rôle ?
Louise est
particulièrement obsessionnelle et névrosée sans doute pour masquer une certaine
peur de s’engager dans une vraie relation, le vrai prétexte à la comédie
romantique ! En même temps, ça me plaisait d’incarner une fille moderne avec des
problèmes propres à toute les filles. Mais je tiens à vous rassurer, je n’ai
encore jamais perdu mon clitoris !
Paradoxalement, vous
étiez enceinte de votre fille Dune durant le tournage, cette situation n’était
elle pas antinomique avec le personnage?
Si bien sur, tout d’abord
lorsqu’on est enceinte, on voit des femmes enceintes partout. Mais il faut
savoir faire la part des choses entre la fiction et la réalité et je n’étais
qu’au tout début de ma grossesse, cependant je dois vous accorder que ce n’était
pas une période de ma vie où mon plaisir sexuel m’omnibulait, même si ça reste
toujours très important. Comme mon ami se trouve être un bon amant, il n’y a
aucun problème…
Cette maternité
change-t-elle quelque chose dans votre carrière d’actrice ?
Devenir maman, c’est un
peu l’expérience interdite ! Plus rien n’est comme avant, je suis beaucoup plus
tournée vers les autres. Et je deviens complètement gaga, je l’emmène partout
(Sa fille logeait avec elle, lors de son étape lyonnaise, à la Cour des Loges,
ndlr). Mais je n’ai encore pas abordé de rôle dans ma nouvelle peau de
maman.
Une fois la pause
maternité terminée, quels sont vos futurs projets ?
Je vais débuter à l’automne le tournage d’un film de Danis Tanovic (le
réalisateur de No man’s land) dans lequel j’incarnerai la sœur d’Emmanuelle
Béart et de Karine Viard et nous aurons Carole Bouquet comme maman. Puis je
jouerai dans une adaptation du « Fantôme de l’opéra ».
A l’âge de 10 ans, vous
avez écrit une lettre à une fée pour lui demander de réaliser votre rêve
d’actrice. 20 ans plus tard, que lui écririez-vous ?
Tout d’abord, je la remercierais car elle a plutôt bien fait son boulot jusqu’à
présent, preuve qu’elle doit vraiment exister. Puis je la supplierais pour que
ce bonheur continue…
Y-a-t-il des rôles que
vous regrettez aujourd’hui ?
Non, car même si certains films se sont fait démolir par la critique
(« Absolument fabuleux » , « Barnie et ses petites contrariétés » ndlr ),
j’assume pleinement mes choix. J’ai le privilège d’avoir une sécurité financière
qui me permet de n’accepter aucun rôle alimentaire.
Vous avez joué une
cinquantaine de représentations du « journal d’Anne Frank » en 1995 à Lyon, quel
souvenir gardez-vous de cette expérience ? Connaissez-vous bien la Capitale des
Gaules ?
Cette période a été un véritable tournant dans ma vie de femme car pour le
première fois, je quittais le cocon familial pour une longue période. De plus,
je découvrais un autre pays, une autre culture. C’était une sorte de période
initiatique où l’on fait ses premières expériences et quoi de mieux pour une
actrice de débuter sa carrière sur la scène du théâtre des Célestins. Mais je ne
connais pas tellement Lyon même si j’ai une partie de ma belle famille qui
habite la région, j’ai peu l’occasion de m’accorder de longs séjours ici.
Vous êtes l’égérie
d’une grande marque de cosmétique (Lancôme), est-ce dans le but de vous assurer
une sécurité financière afin de choisir des films plus osés ou pour avoir plein
de produits votre salle de bain ?
Pour les deux ! Tout d’abord, c’est une proposition qui ne se refuse pas ;
Lancôme est une marque prestigieuse et ça m’a permis de travailler uniquement
quand j’en avais envie ce dont tout le monde rêve ! De plus, je reçois
régulièrement plein de produits et comme je suis une vraie fille, j’adore ça !
Malgré le fait que vous
vous considérez comme une « bathroom singer », on sent quand même une
attirance pour la chanson (duos avec la chanteuse Mauranne, participations aux
B.O. de « Mon père ce héros » et « Laissons Lucie Faire »), à quand
l’enregistrement d’un disque ?
Pour l’instant, il n’y a rien de prévu. Mais plutôt qu’un disque, je préférerais
participer à une comédie musicale afin de concilier mes trois passions : la
comédie, le chant et la danse. Mais pour l’instant, je trouve que je chante
encore beaucoup trop mal. Les berceuse m’aideront sans doute à travailler ma
voix !
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